Le Cher, dans le centre de Montluçon, ressemble à
un étang, pas à une rivière. On ne voit pas l’eau couler, on ne
voit pas d’oiseaux puisqu’ils n’ont pas d’habitat possible,
pas d’îlot de végétation.
Défigurée et malodorante, la rivière ne
participe vraiment pas à l'embellissement de la ville, bien au
contraire !
En 1937, la municipalité a augmenté la retenue sur
la rivière dans le centre ville uniquement pour recouvrir son lit en
étiage, masquer les bancs de sable et la végétation.
Pour
cela, le barrage existant depuis la création du canal de Berry a été
surélevé et rendu mobile de façon à pouvoir l’abaisser en cas
de crue. Les motifs avancés étaient « embellissement et
salubrité », peut-on dire que la rivière est plus belle comme
cela ?
Aujourd’hui, pour l’embellissement, nous
préférons que les rivières retrouvent leur morphologie naturelle,
gage de qualité pour l’eau et pour la vie aquatique. La salubrité,
elle, ne peut pas être satisfaite en gardant ce barrage car il est
largement admis aujourd’hui que toute retenue a un impact négatif
sur le bon état écologique d’une rivière puisque les sédiments
sont bloqués, le flux est élargi, l’écoulement est ralenti,
l’eau se réchauffe plus que normalement. Ces conséquences
pourraient paraître anodines mais au contraire, elles empêchent la
recharge de la nappe alluviale, dégradent la qualité de l’eau,
nuisent à la vie aquatique et favorisent le développement d’herbes
envahissantes et d’algues indésirables qui augmentent encore la
nuisance.
De nos jours, à cause du changement climatique en
cours, l’étiage dure une grande partie de l’année et ce mince
plan d’eau stagnante fait peine à voir. Protéger la qualité de
l’eau est encore plus nécessaire aujourd’hui qu’elle commence
sérieusement à manquer. Nous le devons pour les Montluçonnais mais
aussi pour tous les riverains du Cher.
Il est temps de rendre sa liberté au Cher en
supprimant ce barrage, d’autant plus que c’est le sens de la loi
sur l’eau de 2006 qui a fixé un objectif de retour au bon état de
l’eau en 2015, objectif repoussé depuis faute de volonté d’action
suffisante de la part des acteurs de l’eau.
Pour atteindre cet
objectif, les services de l’État ont impulsé une série d’actions
à mettre en œuvre sur le territoire, l’une d’elles consiste à
rétablir la continuité écologique des cours d’eau, c’est à
dire supprimer ou modifier les seuils et barrages non indispensables.
Quand la rivière aura retrouvé vie, nous aurons
beaucoup de plaisir à la contempler depuis ses berges.
Le poids des habitudes étant un lourd handicap,
aucun responsable politique local n’a envisagé cette solution
radicale pour que notre rivière retrouve un aspect plus
naturel.
J’ai donc décidé, aidé de quelques amis, de lancer
une campagne d’information ainsi qu'une
pétition sur cette question essentielle de la
préservation de notre ressource en eau.
Cette campagne repose essentiellement sur des relais d'information individuelle par les moyens numériques, nous comptons donc sur votre participation.
Vous pourrez lire dans ce blog les arguments détaillés en faveur de
cette libération du Cher. Vous y trouverez aussi des liens vers
des documents techniques et vers des exemples de réalisation
de ce genre sur d’autres rivières.
► Voir des photos parlantes
► La pétition